RénovationNote préalable : les dispositions de la RT 2012 pour les extensions ont été mises à jour depuis la rédaction de cet article. Vous les trouverez en détail sur cet article : Extensions : Tout comprendre sur la RT 2012 pour les projets d’agrandissement – modalités d’application particulières

Les projets d’extension ou de surélévation dont la SHON RT est supérieure à 150m² ou dont la surface nouvellement créée représente plus de 30% de la SHON RT de l’existant sont soumis à la RT2012 au même titre que les constructions neuves. Cependant, les contraintes sont plus fortes lors d’un agrandissement de bâtiment existant qu’en construction neuve (orientation contrainte par l’existant, budget prévu pour les travaux inférieur à celui d’une construction, systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire déjà présents, …) et il est indispensable de connaitre les points à éviter pour construire en conformité avec la  règlementation thermique.

Pour cela, nous avons listé les cas de difficultés principaux et proposé des solutions pour les résoudre :

  1. Systèmes existants : Souvent vétustes, les systèmes de chauffage ou d’eau chaude déjà en place ont des performances médiocres. S’ils ne sont pas remplacés, il faut compenser par une sur-isolation du bâti. Le remplacement est donc à envisager dans tous les cas car il peut être moins onéreux et plus cohérent que la sur-isolation.
  2. Surface de l’agrandissement : Les petites extensions (inférieures à 40 m²) sont très pénalisées.  Le ratio de ponts thermiques qui ne doit pas dépasser une valeur seuil définie dans la RT est souvent très élevé. Les consommations d’ECS indexées sur le SHAB sont également importantes. Lorsque le projet est proche de 30% de SHONRT en plus, il peut être intéressant de réduire la surface de l’extension pour éviter d’être soumis à la RT2012 car les quelques mètres carrés supplémentaires peuvent coûter très chers.
  3. Orientation des baies vitrées : Les grandes ouvertures au nord si elles ne peuvent pas être évitées devront prévoir un triple vitrage.
  4. Agrandissement à plusieurs niveaux : Si l’agrandissement comporte plusieurs niveaux, il sera indispensable de prévoir le traitement des ponts thermiques de plancher intermédiaires par des planelles isolantes ou une isolation thermique par l’extérieur.
  5. Énergie renouvelable : Ne pas oublier de prévoir une source d’énergie renouvelable. Dans le cas d’une extension, le choix s’arbitre en fonction de l’installation pré-existante, du budget et des besoins du client. Cela impose parfois le remplacement des systèmes existants même si ce n’était pas prévu dans le projet initial. Lorsque l’on garde le système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire en place, et que le propriétaire a les moyens d’investir, une solution très intéressante pour résoudre cette obligation (et en plus, rentablement!) est d’installer des panneaux solaires photovoltaïques. Ceux-ci peuvent être intégrés sur la toiture ou sur un abri de jardin, une place de parking etc. Il doit simplement figurer sur la même demande de Permis de Construire. Voici la liste exhaustive des systèmes permettant de répondre au recours obligatoire aux énergies renouvelables: : panneaux solaires photovoltaïques (production d’électricité), panneaux solaires thermiques (production d’eau chaude), éoliennes individuelles, poêles à bois, inserts ou chaudières bois, réseaux de chaleur alimentés par des ENR, pompes à chaleur, ballon thermodynamique ou chaudière à micro-cogénération.
  6. Surface de baie vitrée : Ne pas oublier de prévoir des surface des baies supérieures à 1/6ème de la surface habitable de l’extension.

Enfin on notera que la RT2012 n’est pas toujours adaptée pour les agrandissements. On citera par exemple :

  • Le niveau d’étanchéité à l’air dont les conditions de réalisation du test semblent parfois impossibles au vue de la configuration de l’extension
  • Le cas où aucune pièce humide n’est créée dans la partie nouvelle de bâtiment, la prise en compte de la production d’eau chaude sanitaire est malgré tout obligatoire. Par défaut, c’est le système existant qui sera pris en compte dans l’étude. S’il s’agit d’un ballon électrique, il faudra le remplacé dans tous les cas car ce type de système est incompatible avec la RT2012.

Un bureau d’étude thermique peut vous accompagner dès les esquisses du projet pour vous guider sur les choix les plus judicieux à faire en fonction du budget du client dans le respect de la règlementation.